Après le tourbillon des années Covid, le marché immobilier dans les stations de ski de la Haute-Savoie s’est stabilisé. L’excitation initiale de l’après-pandémie s’est estompée et nous sommes entrés dans une phase plus prudente. Comme toujours, de nombreux facteurs influencent le marché : l’inflation, les taux d’intérêt, la météo et l’incertitude mondiale générale.
L’incertitude diminue
Bien sûr, nous vivons tous avec l’incertitude liée à la politique mondiale. Trump continue à faire de son mieux pour déstabiliser la situation, mais de façon assez paradoxale, cela joue parfois en faveur de l’immobilier. Lorsque les marchés financiers vacillent, les capitaux sont souvent déplacés des actions vers la pierre. C’est exactement ce que nous avons observé récemment à Chamonix, où les ventes de biens de grande valeur ont connu un pic — un phénomène que nous avons déjà constaté à plusieurs reprises au fil des années. En réalité, l’intérêt général et le nombre de demandes ont fortement augmenté en avril, tant du côté des acheteurs francophones qu’anglophones.
Quant à la guerre en Ukraine, sommes-nous en train d’en voir la fin ? Impossible à dire, mais il semble que ce type de préoccupations géopolitiques pèse moins lourdement sur les acheteurs qu’il y a un an. Autre point positif : une certaine stabilité politique en France — toute relative, certes — mais le Parlement fonctionne, et c’est déjà ça.
Les taux d’intérêt baissent également
Les taux d’intérêt sont en baisse et les prévisions annoncent une poursuite de cette tendance. Cela rend les crédits immobiliers moins chers, un facteur qui stimule toujours l’appétit pour l’achat immobilier. L’inflation se calme également, ce qui réduit les inquiétudes liées à la capacité d’achat à moyen et long terme. Là aussi, cela joue en faveur du marché.
Une bonne saison de ski
Nous avons connu un bon hiver en termes d’enneigement, les conditions se sont bien maintenues tout au long de la saison. Cela dit, de nombreuses entreprises ont fermé une ou deux semaines plus tôt que d’habitude. Pâques tombant tard, beaucoup de réservations habituelles de fin de saison se sont orientées vers la côte plutôt que vers les Alpes. Au final, ce fut probablement une saison moyenne pour le secteur du ski, l’activité semblait plus intense en janvier, mais c’était probablement l’effet de la concentration du chiffre d’affaires habituel sur une saison plus courte.
Résidents permanents VS résidences secondaires
Vivre dans ces stations de ski devient de plus en plus difficile pour les résidents permanents, et la flambée des prix immobiliers et locatifs reste naturellement un sujet sensible. Chamonix a réagi fermement, la presse britannique allant jusqu’à évoquer une « interdiction des résidences secondaires ». C’est exagéré — il n’y a pas d’interdiction — mais les nouvelles règles d’urbanisme donnent désormais la priorité aux logements pour résidents permanents. Une évolution importante à suivre de près.
DPE
Il y a aussi la question du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), le système français de classification énergétique des logements. L’État a légiféré pour durcir les règles, mes les contraintes pratiques liées à la mise aux normes des copropriétés semblent avoir provoqué une certaine hésitation au niveau gouvernemental. Quoi qu’il en soit, c’est un aspect que les acheteurs doivent prendre de plus en plus en compte. Quelle est la note actuelle ? Peut-elle être améliorée ? Les réponses à ces questions auront un impact direct sur les estimations de valeur et les projets de rénovation à venir.
Évolution des prix
Nous disposons désormais depuis plusieurs années de données fiables et chiffrées sur l’évolution des prix de l’immobilier, ce qui tranche nettement avec la vision plus empirique sur laquelle nous devions nous appuyer par le passé. J’ai analysé ces données par secteur afin de faire ressortir les tendances marquantes, les opportunités à surveiller et les évolutions de la demande du côté des acquéreurs.
Vallée Verte Alpes du Léman – une région en plein essor
L’une des questions qu’on nous pose le plus souvent est : « Quelle est la région en devenir ? » Une excellente réponse serait la zone située entre Genève et le lac Léman. Cette région bénéficie de l’attractivité économique de Genève et de l’accès aux salaires suisses, tout en offrant encore un excellent rapport qualité-prix immobilier.
Prenons l’exemple de Lullin — un village pittoresque qui offre toutes les commodités : une excellente boulangerie, un boucher, une supérette, une pharmacie, une école primaire et même une jardinerie. Les prix de l’immobilier y ont augmenté régulièrement depuis 2020, mais seulement de 10 %, ce qui les rend encore très abordables, avec des prix moyens compris entre 2 324 € et 2 948 € /m² — soit moins de la moitié des prix constatés dans les stations de ski.
La raison principale ? C’est à un peu plus d’une heure de Genève. Donc un peu trop loin pour un trajet quotidien. En revanche, juste à côté, à Habère-Poche – qui se trouve à environ 50 minutes de Genève – les prix sont sensiblement plus élevés, entre 2 775 € et 3 519 € /m², soit 20 % de plus, et une hausse d’environ 25 % depuis 2020. Cela s’explique par ces 10 minutes gagnées sur le trajet.
Avec des plans concrets pour la future autoroute A412 reliant Thonon à Annemasse, le temps de trajet pourrait encore diminuer dans des villages comme celui-ci, rendant la région encore plus attractive pour les acheteurs. L’impact qu’une différence de 10 minutes de trajet peut avoir est déjà évident — et cette amélioration des infrastructures pourrait bien accentuer cette tendance.

Portes du Soleil
À Morzine, les prix des chalets ont fortement augmenté jusqu’en 2023, avant de se stabiliser. Depuis, ils ont repris une progression plus modérée, avec une hausse de 10 %, confirmant leur attrait à long terme. Les valeurs actuelles se situent entre 7 341 € et 9 325 € /m². Les appartements suivent une évolution similaire, avec une croissance annuelle constante de 10 % depuis 2023. Les prix se situent entre 6 638 € et 8 455 € /m².
Ce chalet à Montriond est un excellent exemple de ce qui est actuellement disponible.

Plus bas dans la vallée, St Jean d’Aulps, Le Biot et Seytroux ont connu des hausses de prix plus marquées jusqu’en 2023, en particulier pour les chalets. Les prix actuels se situent entre 4 281 € et 5 438 € /m². Depuis, ils se sont stabilisés, mais les prix des appartements continuent de progresser, notamment pour les biens plus petits et abordables comme ceux que l’on trouve à La Grande Terche, qui se vendent très bien. Les prix y sont compris entre 4 200 € et 4 800 € /m².
À Châtel, le marché des chalets haut de gamme a connu une croissance spectaculaire, avec des prix ayant doublé depuis 2020 – la majeure partie de cette hausse s’étant produite avant 2022. Les prix se sont maintenant stabilisés. En revanche, les appartements de taille moyenne (T4) ont été beaucoup moins volatils, n’augmentant que de 10% depuis 2020. Les prix actuels varient de 4 705 € à 5 998 € /m².
Grand Massif
À Samoëns, les appartements T4 ont connu une hausse de 20 % de leur valeur, avec des prix allant de 5 645 € à 7 183 € /m², une tendance qui se poursuit. Les chalets de gamme moyenne à Samoëns ont connu une hausse de 15 % depuis 2020, puis une baisse de 10 % après 2023. Ils se situent actuellement entre 5 580 – 7 091 € / m².
Aux Carroz, les prix des chalets ont augmenté de 35 % depuis 2020 et continuent de grimper, avec des prix moyens maintenant entre 4 708 € et 6 214 € /m². Les appartements T4 ici ont connu une augmentation de 25 %, bien que la croissance ralentisse quelque peu maintenant. Leurs prix se situent actuellement entre 4 521 € et 5 756 € /m². 4 521 € et 5 756 € /m².
Chamonix
Bien entendu, Chamonix reste l’une des zones les plus prisées des Alpes. Les appartements T4 dans le centre-ville ont augmenté de 40 % depuis 2020 avant de se stabiliser, avec des prix entre 7 327 € et 9 337 € /m².
Les chalets de taille moyenne se situent en moyenne entre 10 009 € et 12 743 € /m², après avoir augmenté de 50% ces dernières années. Les prix se sont légèrement adoucis depuis 2023 mais restent globalement stables. Dans les quartiers les plus prestigieux de Chamonix, il n’y a effectivement pas de plafond de prix — 12 000 €/m² et au-delà est courant pour le plus haut niveau de luxe.
Que vous cherchiez à acheter, vendre ou simplement comprendre le marché actuel, nous sommes là pour vous aider. Contactez-nous chez Alpine Property pour des conseils personnalisés.