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#Voir la note ci dessous, il semble que la commune ait exaucé mes rêves!
Je ne parle pas de pistes de VTT ici. Je parle de transport. À l’heure actuelle, les cyclistes
partagent principalement les routes alpines avec les véhicules à moteur. Dans les cols de montagne ce partage peut fonctionner. Malheureusement, à mesure que les routes de la vallée deviennent de plus en plus fréquentées, les tensions entre les deux communautés augmentent. Et avant de polariser cette discussion, il faut se rappeler que presque tous les cyclistes conduisent aussi des voitures! Et certains conducteurs font du vélo. Donc, ces deux communautés sont en fait qu’une communauté.
On constate beaucoup de nouveaux investissements consacrés au ski, à l’enneigement, aux remontées mécaniques, aux nouvelles pistes. Sans oublier les nouveaux bâtiments, chalets et appartements. Il est facile de voir le lien entre investissement et rendement. Ce n’est pas une critique, je comprends le ‘business’. Nous sommes habitués à voir de l’argent dépensé pour du nouveau goudron, de nouvelles routes, des ponts, des tunnels. Nous ne remettons pas en question cette nécessité. Mais je pense qu’il nous manque un truc.
Nous comptons tous sur les montagnes pour «faire le business», nous savons qu’elles offrent plus que du ski. Je suis venu ici il y a 20 ans à la recherche de montagnes (pas de ski). Mais c’est le ski qui m’a permis de payer mes factures. À cette époque, j’étais une minorité. Maintenant c’est normal. De nos jours, la majorité viennent dans ces vallées pour les montagnes. Certes ils peuvent skier mais aussi ils peuvent marcher, faire du vélo, courir, nager, grimper…la liste est longue. Il doit y avoir un changement d’orientation dans l’investissement pour pouvoir coller à cette réalité.
Pistes cyclables
Inutile de dire que de plus en plus de gens font du vélo sur les routes alpines. C’est évident. Beaucoup plus qu’il y a 20 ans. Et maintenant, nous avons aussi des vélos électriques. Encore une autre explosion, et ce n’est que le début. Partout en Europe, de fantastiques infrastructures cyclables sont en cours de création. Si vous n’êtes jamais allé aux Pays-Bas à vélo, je le recommande. C’est un autre monde. Encore plus près de chez moi, de l’autre côté du lac Léman, on n’a jamais à rouler sur une route très fréquentée. Presque aucune dépense n’a été épargnée pour séparer les transports motorisés et non motorisés.
Mais ce n’est pas seulement en Suisse. La France rattrape également son retard. Près de nous existe le impressionnant ViaRhona, qui relie le lac Léman à la Méditerranée en 815 km. Il y a encore du travail à faire autour du lac Léman, mais la section que j’ai parcourue cet été de Genève à Lyon était soit sur des pistes cyclables lisses comme celle illustrée ci-dessous, soit sur des routes secondaires tranquilles.
Le pont sur l’image suivante doit être terminé d’ici la fin de l’année. Encore une fois, sur la ViaRhona, c’est un investissement de 1,8 M € pour que les cyclistes puissent éviter une route très fréquentée. Plus d’informations ici https://www.savoie.fr/entre-la-balme-et-virignin et un reportage ici https://www.youtube.com/watch?v=bXCBQJwI9DI
Au niveau départemental, des progrès sont en cours. De Chamonix à Genève, la Véloroute Léman Mont-Blanc avance bien. Le Tour du Lac d’Annecy et Annecy à Thones aussi. Il y a plus d’informations sur ce site dédié. http://veloenhautesavoie.com/plan-departemental-74-velo-voies-vertes/
Ce n’est pas seulement une infrastructure nationale. Dans la vallée d’Abondance, les communes locales se sont regroupées et ont relié les routes tranquilles d’un bout à l’autre de la vallée. 20 km en tout. Un excellent travail.
Tout n’a pas été facile. Cette section de route surélevée s’accroche au flanc de la vallée de la rivière, pour éviter la route principale de l’autre côté. Malheureusement, ce n’est pas un itinéraire susceptible d’attirer le cycliste amateur de route goudronnée. Pour ce faire, il devrait avoir une surface plus lisse.
Cependant, c’est au niveau municipal que les progrès sont beaucoup plus lents. Il y a tellement de travail à faire, et des « points de rétrécissement » très particuliers. L’un des pires est situé entre Morzine et les Gets. Deux villages séparés de seulement 5 km, mais si vous êtes cycliste, c’est une section de route très désagréable. Les gens essaient même de marcher, parfois avec des conséquences tragiques. Les deux premières images de ce blog illustrent ce qui pourrait être fait. Cela ne devrait pas être un rêve. Cela devrait être une priorité. Il y en a plein d’autres. Entre Morzine et St Jean d’Aulps, entre Samoëns et Taninges, je pourrais allonger la liste.
Ce genre de chose ne devrait plus être une question secondaire. La création de pistes cyclables devrait être une priorité. Cela paie aussi. Si les municipalités locales accordent la priorité à ce type d’infrastructure, les visiteurs apprécieront autant que les habitants locaux. Et c’est de bonne augure pour le business en général !
# On dirait que les conseils municipaux de Morzine et des Gets se sont mobilisés pour créer quelque chose d’ambitieux». Excellent!